L’atelier de courtepointe crée des liens au Nunavut
« Nous nous sentions assez en sécurité pour nous confier les unes aux autres »
Kathryn Misheralak, travailleuse en support culturel de Rankin Inlet, pose ici à côté de sa courtepointe presque achevée. Elle dit qu’elle recommanderait le nouvel atelier à toute personne recherchant un défi personnel et de nouvelles amitiés. (PHOTO DE SHERRY MOREY)
Megan Ipkornek est photographiée avec sa courtepointe bleue accentuée de jaune. Le nouvel atelier, offert par le Pulaarvik Kablu Friendship Centre, de Rankin Inlet, a pour nom Building Healthy Relationships by Connecting Threads. (PHOTO DE SHERRY MOREY)
Mary Tatty présente sa courtepointe, basée sur un design pour débutante, l’Easy Peasy Bargello. Le cours était donné par Dennis Saunders, courtepointier de Rankin Inlet. (PHOTO DE SHERRY MOREY)
Un groupe de huit couturières de Rankin Inlet en ont eu à recoudre- littéralement. Ces huit femmes viennent de terminer leur première courtepointe faisant partie d’un atelier offert par l’entremise du Pulaarvik Kablu Friendship Centre. Les participantes ont relaté l’intensité de préparer des centaines de bandes de tissus à l’aide d’un cutter rotatif, méthode tellement différente de la fabrication d’un parka ou d’un kamik. Le courtepointier et instructeur local Dennis Saunders avait choisi un design du nom de Easy Peasy Bargello, qui s’est avéré plus difficile que son nom ne le suggérait.
« Je n’ai pas l’habitude de repasser tous les petits morceaux de tissu », déclarait Kathryn Misheralak, une participante. »Il faut un peu plus de patience. »
Misheralak affirme maintenant que sa patience a porté fruit; elle a créé une saisissante courtepointe rouge, avec des lignes noires et blanches, suggérant des vagues dans le design. D’autres courtepointes présentaient des ondulations de vert, de jaune, de violet, et d’orange. Mais Misheralak et les autres participantes ne sont pas reparties seulement avec de belles courtepointes. L’atelier avait pour but d’offrir aux femmes de la région de Kivalliq un espace pour discuter de leurs relations. Sherry Morey, assistante-conseillère au Pulaarvik, dirige le programme Rankin Inlet Spousal Abuse depuis quelques années. Le programme présente des sessions de construction de relations saines et de gestion de la colère dans les écoles et la clinique de guérison de Rankin Inlet. Morey voulait rejoindre plus de femmes adultes, et songea à une façon sure de rassembler un groupe de femmes – la couture. Une subvention de 12.000 $ du Nunavut’s Development and Transportation a permis à Morey d’acheter des machines à coudre, des tables, des tissus et d’embaucher Saunders comme instructeur. Elle baptisa le nouveau programme: Building Healthy Relationships by Connecting Threads.
L’intérêt pour le programme fut incroyable. Nous l’avons affiché, et 38 personnes se sont inscrites. Seulement huit pouvaient participer, et l’âge de ces femmes variait du début de la vingtaine à la fin de la cinquantaine, certaines, célibataires, d’autres, mariées depuis plusieurs années. « Je suis actuellement célibataire », a dit Misheralak. » Mais çà m’a vraiment plu, parce que j’ai pu échanger avec des personnes qui sont dans une relation. Certaines ont leurs soucis, mais, somme toute, sont heureuses dans leur relation ». « Et je me suis sentie exaltée d’être amoureuse. » « Les courtepointières ont créé de nouvelles amitiés entre elles », ajoute Misheralak. « Nous formions une assez bonne équipe », déclarait –elle. « Nous nous sentions assez en sécurité pour nous confier les unes aux autres »
En tant que travailleuse en support culturel au Kivalliq Counseling and Support Services, Misheralak ajoutait que l’atelier lui a permis de présenter les autres services qui y sont offerts. Les courtepointes sont maintenant en route pour Terre-neuve, où elles seront piquées. Elles devraient retourner à Rankin Inlet vers la fin de mai. Misheralak veut conserver cette courtepointe, mais en planifie déjà deux autres : une pour un bébé à naître, et l’autre pour sa mère. « Je vais me contenter d’utiliser la technique que j’ai apprise pour le moment, mais quand j’aurai acquis de l’expérience, j’aimerais essayer d’autres designs », dit-elle. « Je la recommanderais à toute personne recherchant un défi personnel et de nouvelles amitiés. »
Les courtepointes étant évaluées à plus de 1.000$ chacune, Morey y voit aussi un potentiel de vente pour ces nouvelles courtepointières. En attendant, Morey travaille avec Pulaarvik à présenter un deuxième et troisième atelier de courtepointe en septembre 2016 et janvier 2017.
Magnifique travail. Félicitation. Vous m’avez donné envie d’en faire une moi aussi.
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